mercredi 27 octobre 2010

Liberté – Sacré – Sécurité : les étoiles semblent bien lointaines.

Le Week-end dernier, j’avançais lentement mais sûrement mon visionnage de la troisième saison de Battlestar Galactica (oui, j’ai pris l’habitude de regarder toutes mes séries ou presque avec une voire plusieurs années de retard…).
Ce qui me plaît dans cette série, c’est la cohabitation d'une vision futuriste et de problématiques bien actuelles.
L’action se situe quand même dans des vaisseaux spatiaux géants traversant la galaxie en essayant d’échapper à une race robotique et intelligente, les cylons. Tout ce qu’il faut pour plaire à ceux qui comme moi ont eu leur enfance bercée par Star Wars, les romans d’Isaac Asimov et de Frank Herbert. Les personnages, eux, se débattent dans des intrigues amoureuses, politiques et religieuses.

 Isaac Asimov. Ça, c'est de l'auteur.

Le fond religieux est même un peu trop présent à mon goût avec des prophéties et des divinités issues de la mythologie gréco-romaine présentes dans chaque épisode entre les cyborgs et les sauts dans l'hyperespace. Un mélange qui ne me parle pas trop.
Je suis un athée convaincu. Si on me demande mon avis, la religion est à l'avancée humaine ce que la politique est à un repas de famille : le meilleur moyen de pourrir l'ambiance et de s'assurer que personne ne va pouvoir s'amuser (souvent le Vatican fait tout ce qu'il peut pour s'assurer que je ne change pas d'avis, comme ici). Donc un futur lointain avec une science avancée mais plein de religions, ben… je n'y crois pas trop.

C'est sûr que ce n'est pas lui qui irait nous créer des cylons.

A côté de cela, les scénaristes aiment aussi jouer sur le thème de la sécurité et de tous ce que les hommes sont prêts à abandonner lorsqu'ils se sentent menacés : la démocratie et les libertés fondamentales, par exemple. Ca nous parle, hein ?
Quand certains militaires sont prêts à torture pour identifier des cylons infiltrés, tout le monde comprend qu'on parle de guerre contre le terrorisme à l'américaine. Mais, plus proche de nous, ca me rappelle aussi ce qu'on entend de plus en plus à droite : "la sécurité est la première des libertés". C'est même devenu le leitmotiv des membres de la Droite Populaire au sein de l'UMP (du côté où on fricote avec le FN). Un adage sacrément dangereux selon moi, il laisse entendre que la sécurité vaudrait tous les sacrifices, notamment celui de la liberté de circuler ou de la vie privée. Carrément con comme idée. Ce qui n'empêche pas la gauche de s'y engouffrer comme un seul homme au lieu de marquer sa différence. On n'est vraiment pas aidés…

Est-ce si difficile d'orienter le débat sur d'autres thèmes pourtant ? L'opposition doit-elle systématiquement jouer sur le même terrain que le gouvernement ? Je pense carrément le contraire et je le montre avec une idée bien farfelue pas plus tard que maintenant.
Les élections ça devrait se gagner sur des programmes ambitieux et novateurs : moi, je veux qu'un candidat me promette de tout faire pour relancer un programme européen de conquête spatiale.
Ras le bol d'entendre parler chaque mois d'une nouvelle planète "peut-être" habitable mais encore complètement inatteignable. Je veux, de mon vivant, voir des images de ces planètes avec des mecs tout blancs qui sautillent comme des kangourous. Je veux aller manifester contre une multinationale qui exploite les ressources de la lune à tout va, comme dans le film Moon. Et je veux visiter une station spatiale, aussi (ça marche si on est milliardaire).
C'est aussi à ça que devrait servir la politique, comme dans les années 60 aux USA : à regarder vers les étoiles et à préparer le futur. On ne va quand même pas commencer à regretter l'époque de la guerre froide quand même, si ??

Moi je vote pour lui. Direct.

Bon. Ou sinon avoir un programme électoral centré sur l'éducation et la recherche. Ce serait déjà bien (mais j'aimerais bien aller dans l'espace quand même…).

Et vous alors, vous n'auriez pas des idées un peu dingues sur une autre manière de faire de la politique ?

PS 1 : tout ça à cause de Battlestar Galactica. Imaginez un peu ce que m'inspire Dexter…
PS 2 : vraiment désolé pour le retard dans l'arrivée de ce nouveau billet, la semaine a été particulièrement bien remplie !

dimanche 17 octobre 2010

Un cautère sur une jambe de bois, ou l'autre réforme des retraites.

J'ai parlé d'un petit peu tout et surtout n'importe quoi dans mes premiers billets mais il est temps de passer aux choses sérieuses !
La réforme des retraites occupe toutes les discussions depuis de nombreuses semaines déjà, chacun a son avis sur la question et je vais donc vous faire part du mien.

Je crois appartenir à la majorité des français qui s'accordent sur la nécessité d'une réforme rapide mais qui considèrent celle actuellement proposée par le gouvernement comme à la fois inégalitaire et inefficace.
Issue d'un relatif "passage en force", elle n'a intégrée aucune proposition venue de l'opposition ni surtout des syndicats. Ceux-ci n'ont d'ailleurs pas été consultés sérieusement, d'où la grogne actuelle. Elle est entièrement basée sur le report général de l'âge de départ à la retraite, une solution désagréable mais qui en plus ne règlera pas le problème puisqu'une autre réforme sera très vite nécessaire.
Bien-sûr, elle rassure les marchés et tout le monde a bien compris que c'est aujourd'hui la priorité. Il faut suivre les préconisations du FMI, ce qui permet par ailleurs de mouiller par la même occasion DSK, pourquoi se priver ? Bien entendu, on ne lit que ce qu'on veut bien lire et quelques petits malins ont vu dans le rapport du FMI d'autres conseils assez intéressants…
Il est toujours bon de s'afficher avec le garçon le plus populaire du lycée.

On se rend donc rapidement compte en écoutant aussi bien à gauche qu'à droite qu'il y aurait bien d'autres leviers à actionner. La commission Attali elle-même en énonce quelques-uns et pourtant… Attali, quoi. Je ne vais pas vous faire un dessin mais ça en dit long sur les possibilités de faire mieux ou en tout cas autrement.
Bon le modèle suédois, c'est gentillet. C'est très français de dire que les scandinaves font mieux et qu'on devrait faire pareil. Ce qui est pour moi autrement primordial c'est l'emploi des séniors. Ce sujet absolument pas traité dans la réforme, ce véritable problème français qui fait que repousser l'âge revient à baisser les cotisations (ce que le président se refuse à faire hum).
D'un côté on a la théorie : repousser l'âge de départ à la retraite repousse mécaniquement l'âge de départ du monde du travail. C'est un peu la photo du Big Mac dans la publicité.
Et en face on la dure réalité : les entreprises ne comptent rien changer. Ça par contre, c'est ce que vous allez retrouver dans votre boîte en carton après avoir payé.

 
La théorie et la pratique, c'est pareil en fast-food et en politique.

Bref, on est mal barrés. Et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'on est dedans à cause d'une vision complètement pourrie des séniors et de la vieillesse en général. Les français sont trop nombreux à être convaincus que la vieillesse c'est le symptôme ultime de l'inutilité et du poids mort. En mode série de science-fiction à deux sous où il y a toujours un épisode où le héros se bat contre une maladie qui le fait vieillir de manière accélérée et où tous les autres personnages le regardent avec un air désolé voire parfaitement méprisant.
On est très loin d'une vision gratifiante de la vieillesse et de la notion d'héritage qui l'accompagne. Un peu comme chez l'éditeur DC Comics dont les héros modernes cherchent souvent le conseil des héros plus âgés, apparus pendant la seconde guerre mondiale et dont les actes font toujours référence. Voilà quelque chose qui nous manque et qui risque de nous attirer toujours davantage de problèmes. Réforme pourrie donc…

 A gauche, Wesley Dodds alias le Sandman : un héros comme on en fait plus.
A droite, le colonel O'Neill de Stargate SG-1 dans une mauvaise passe.
Vous choisissez quoi, vous ?

A vous de me dire si je me trompe sur toute la ligne où si vous pensez vous aussi que les séniors devraient être plus valorisés, et pas seulement dans le monde du travail.
Une dernière chose au fait, je fais partie des pessimistes qui pensent que quoiqu'il arrive, grève ou blocage, la réforme ne bougera plus. Le dernier vote n'est plus dans très longtemps et après, selon moi, le soufflet ne tardera pas à redescendre… Mais que ça ne nous empêche pas d'imaginer la réforme de demain ! En espérant que ce soit un véritable argument de campagne en 2012.

dimanche 10 octobre 2010

La tortue PS.

Après une petite pause la semaine dernière, me voici de retour en pleine forme pour un nouveau billet !

Je poursuis sur ma lancée de la dernière fois pour vous parler de la (très) lente montée en puissance du parti socialiste en vu des prochaines présidentielles.
Ces dernières semaines (voire mois et années), un des grands plaisirs de l'UMP a été de fustiger le manque de propositions concrètes du côté du PS.
La réforme des retraites aura permis à Xavier Bertrand de s'illustrer avec un bel exemple du genre puisqu'il a proposé un débat à Martine Aubry… après le vote à l'assemblée !

 On dirait qu'on a tout rangé. C'est sans doute le moment de débattre.

Cette manœuvre, je la rapprocherais du "coup divin" en go (les lecteurs du manga Hikaru No Go me comprendront, les autres moins). L'adversaire a obligatoirement perdu quel que soit son prochain coup.
Soit il refuse le débat, comme ici, et se fait donc reprocher d'être dans l'opposition gratuite et sans idées, soit il l'accepte et se retrouve dans une position intenable à défendre un projet hypothétique face à un projet voté et bouclé. Bilan des courses : 1 à 0 pour Xavier Bertrand. C'est pour moi particulièrement malhonnête de procéder ainsi quand la réforme aurait justement du être collégiale et intégrer les propositions venant aussi bien de l'opposition que des syndicats. Mais on a eu droit à l'exact opposé avec une réforme venu d'en haut et décidée par un seul camp. Nous ne vous disons pas merci monsieur Bertrand.

Comme Xavier Bertrand, un bon joueur de go ne doit pas négliger de s'entrainer aussi au pipeau.

Heureusement, le PS ne se fait pas toujours avoir avec autant de facilité. Il peut même lui arriver, chose incroyable, de prendre l'initiative. Ce samedi, le PS a ainsi présenté son programme de politique étrangère pour les prochaines années.
On y apprend notamment qu'il est favorable à un gouvernement économique européen, qu'il réfléchit à quelque chose qui ressemble fortement à un protectionnisme européen et qu'il compte bien faire sortir la France du commandement intégré de l'OTAN. Rien de très surprenant, vous en conviendrez, mais c'est justement ça le plus fort : ça n'a pas besoin d'être révolutionnaire.
Je me demande même s'il est si important que les idées soient bonnes. Aujourd'hui, le PS a besoin de communiquer sur le fait qu'il a des idées réalistes, développées et qui sont partagées par la direction et les militant. C'est le seul moyen de convaincre qu'il est à nouveau prêt pour l'alternance après 17 années de présidence de droite.

Pour ma part, toutes les propositions visant à renforcer l'organisation européennes sont en tout cas bonnes à prendre. Je rêve d'une union européenne avec une gouvernance forte à même de contrebalancer l'influence des américains en Occident.
Reste à espérer que les américains nous en laisseront le temps et qu'il ne se serviront pas de leur soldat du futur pour nous envahir…

Un marine 2.0 sur le point de faire un massacre.

Et vous alors, ça vous fait peur ? Suffisamment pour compter sur le PS pour vous en protéger ?