dimanche 16 janvier 2011

Les dangers de la démocratie.

Paradoxalement, en politique, la démocratie est souvent le pire des handicaps. Dans notre belle république démocratique, mieux vaut laisser de côté votes et débats contradictoires pour être bien placé sur la voie du pouvoir. Le débat ouvert et la confrontation des idées, ce sont un peu comme… la chaîne et le boulet qui peuvent vous entraîner vers le fond. Les français (ou en tout cas les médias) n’hésitent jamais à s’abattre sur ce qu’ils voient comme des « dissensions » ou pire… des « oppositions d’égos ».
Mieux vaut un bon gros égo qui écrase tout le monde et empêche les paroles déviantes de s’exprimer qu’un bordel de petits égos. Les « petites phrases » et les « luttes d’appareil » sont les bons petits ingrédients du parti inapte à gouverner. Alors qu’un leader autoritaire est « charismatique » et « courageux ». Putain d’injustice. Nous admirons les petits chefs et méprisons les unions.

Il y a de quoi rire jaune quand on voit à quel point la démocratie est minée par ceux-là même qui en profitent. C’est ce qu’on appelle jouer contre son propre camp. Appeler de ses vœux celui-là même qui va t’enlever ta liberté. Se foutre dans la merde tout seul.
Tout ça à cause de la nature humaine. Cette saleté. Pour se faire une idée de tout ce qui nous empêche d’avancer dans la bonne direction, je conseille la lecture de Lord of the Flies (Sa Majesté des mouches) de l’auteur anglais William Golding et 1984 de son compatriote George Orwell. Deux romans qui prennent aux tripes pour tous ceux qui sont capables d’y lire cette triste vérité : nous ne sommes pas naturellement bons, nous ne sommes pas des démocrates, nous ne voulons pas être libres.
Et ce n’est ni une question d’éducation, ni une question de société oppressive. Simplement ce que nous sommes et c’est peut-être le plus dur à encaisser. Et, accessoirement, ce sont deux putains d’histoires. Suivez donc les aventures d’un petit groupe d’enfants anglais échoués sur une île paradisiaque et découvrez la vie de Winston Smith, habitant d’Océania dans une société où « Big Brother vous regarde ».

Nazisme et Stalinisme font toujours bon ménage. Comme avec la dernière version du Crâne Rouge, Némésis de Captain America.

Tout cela doit vous paraître bien déprimant, non ? Le désarroi que l’on ressent lorsqu’on voit les remous produits et amplifiés par chaque prise de parole démocratique, justifiée ou non.
Heureusement, une lueur d’espoir est venue éclaircir le tableau ces derniers jours : la révolution tunisienne. Un grand mouvement démocratique qui a mené au renversement d’une dictature. L’avenir nous dira s’il accouchera d’une démocratie ou d’un nouveau régime totalitaire. Une fois de plus, il ne faut pas oublier que la démocratie pave parfois la route de ses ennemis.
On n’oubliera en tout cas pas les quelques paroles de nos chers dirigeants français lorsque Ben Ali occupaient encore ses beaux appartements tunisiens. Enfin, certains oublieront sans aucun doute mais je ne crois pas que ce sera le cas des tunisiens.

Ma réaction à ce qu'ont osé dire les ministres français sur le mouvement tunisien.

On pensera en tout cas aux sacrifices et aux morts qui ont permis cette victoire. Triste que la démocratie, chose si fragile, exige autant de ceux qui veulent la défendre.

Bonne année à tous ceux qui me font l'honneur de me lire.

PS 1 : Ce nouveau billet lance l’année 2011 en retard. Désolé pour ce long délai avant la reprise et, ne vous inquiétez pas, tout repart comme en 2010 !
PS 2 : Je suis plongé dans le premier omnibus de la dernière série Captain America. Une édition introuvable ou presque mais les épisodes sont disponibles en français dans le magasine Marvel Icons et en anglais sous forme de Trade Paperback. Je le conseille à tous ceux qui aiment les histoires d’espionnage, de nazis qui se font tabasser et de héros éternels. Même si vous n’aimez pas Captain America. Comme c’était mon cas.